Août 2017, Des Montagnes Colombiennes à l'Equateur

Nous avions bien l'intention de profiter encore un peu de la Colombie en ce mois d'Août sans avoir le jus et dans l'idée de quitter le pays avec de nouveaux bons souvenirs pour "panser" notre mauvaise expérience et ce qui en résulte... Des rendez-vous ici et là sont prévus dans le coin de Bogotá avec des personnes fraîchement rencontrées. Ces moments partagés nous font du bien et c'est ce que nous voulons garder en mémoire de la Colombie. A peine retrouvons nous du plaisir à être en Colombie qu'une nouvelle tuile nous tombe sur le coin du nez... 

Après le voleur de notre matériel photo, c'est à la Police du Transit de nous faire une mauvaise surprise ! De bon matin, nous garons Pépère dans une rue de Chía que nous connaissions bien pour y avoir circulé quelques fois. Pas de signe d'interdiction de stationner, nous demandons aux personnes qui vivent dans la rue si nous dérangeons... Visiblement pas de souci à se parquer là. Et nous partons tranquillement vers le Mc Donalds pour profiter de son wifi et travailler sur internet, Alex avec le sac photo sur le dos et moi avec le sac des ordinateurs. Pour bien faire les choses et comme les cicatrices sont encore douloureuses, nous n'oublions pas de prendre nos passeports et de retirer le fusible de 15 du moteur, ce qui empêcherait tout voleur de partir avec la voiture... Oui nous en sommes là ! 

De retour dans les montagnes, nous découvrons les cicatrices de l'éruption de 1985 au Nevado del Ruiz (5321m)

Quelques heures se passent, nous avançons notre travail de partage et il est temps pour nous de prendre la route pour partir à quelques kilomètres de là, dans les montagnes, pour changer d'air. Au moment d'arriver à la voiture, la rue est vide ! Nous nous regardons stupéfaits, interrogatifs. Oui nous avions bien garé la voiture là et elle n'y est plus. Non c'est pas possible, on nous a volé tout ce qu'il nous reste ! Raisonnement, Alex se rappelle qu'il a enlevé le fusible et que si elle est volée, le gars n'a pas pu aller bien loin. Nous soufflons à moitié car où est-elle ??? Nous demandons au personnel de sécurité de l'entreprise en face de laquelle nous étions garés s'ils ont vu quelque chose et là, ils nous annoncent comme si ce n'était rien : Ah la camioneta ? La Police du Transit l'a prise ! Bref, tout parait normal pour eux alors que nous venons d'avoir en tête l'idée que nous avions tout perdu ! 

Le temps d'aller jusqu'aux bureaux de la Police, qu'ils nous indiquent où est stockée la voiture, de s'y rendre ensuite et de la retrouver enfin, nous sommes complètement remontés, nous avons eu trop peur et franchement, nous n'avons en tête que l'idée de quitter ce pays. Mais à ce moment là, nous sommes encore dans un état d'incompréhension. Pourquoi ont-ils pris la voiture ? Et c'est au moment de demander les raisons de cette intervention de la fourrière que nous explosons complètement. Il faut dire qu'ils ne sont pas très fiers de nous annoncer qu'ils ont pris la voiture parce qu'elle était... abandonnée !... Trop c'est trop, la goutte d'eau qui fait déborder le vase est d'une absurdité totale et nous n'en pouvons plus. Si nous avions pu gagner la frontière pour l’Équateur le même jour, nous l'aurions fait !

Retour heureux dans les montagnes, au pied du Nevado del Ruiz

Une coulée de lave et de boue au cœur d'un paysage paisible aujourd'hui

La seule raison qui nous fait rester une soirée de plus à Chía est une soirée Poker avec les employés vénézuéliens du garage des Silva. Nous avons passé tant de bons moments avec eux au garage que nous ne pouvons pas partir sans leur dire au revoir en partageant une bonne bière. Parce que la Poker en Colombie, c'est une bière ! Jorge, Diego, Julio, Enyelbert... Ces hommes qui ont fui leur pays et leur situation pour s'exiler en Colombie et tenter de construire une nouvelle vie, d'abord seuls pendant des mois avant que leur famille puisse enfin les rejoindre... Nous sommes devenus très proches d'eux et avons appris beaucoup sur leur dure réalité de vie. Nous avons l'espoir de les retrouver un jour, le jour où il sera possible pour eux de retourner vivre au Venezuela.   

Joyau de nature au pied du volcan actif

Back to the mountains ! Retour vers les montagnes ! Nous prenons la route vers le Nevado del Ruiz, ce volcan que nous avions déjà approché de près et là où nous sommes sûrs de retrouver un peu de paix à 4000 mètres d'altitude. La piste qui nous amène au pied du volcan nous fait voyager à travers l'histoire de ce volcan dont l'éruption en 1985 fut l'une des plus dramatiques du XXème siècle, avec plus de 25 000 personnes englouties dans une coulée de boue et de lave à plus de 50 kilomètres du cratère. La cicatrice est bien visible et laisse imaginer la catastrophe qui n'a toutefois pas touché les villages les plus proches. 

Découvrez toutes nos photos dans notre album 

Le paysage est parsemé de fincas isolées, ces petites fermes dont les propriétaires vivent de la vente du lait et de la viande de leurs jolies vaches normandes bien acclimatées à l'altitude ! 

La Vallée des Merveilles

La vie nous fait alors un beau cadeau et place sur notre route des personnes qui nous aident à relativiser. Neil attend sur le bord de la piste que quelqu'un veuille bien charger ses lourds paquets pour rejoindre sa finca à quelques kilomètres de là. Son matelas sur le toit, ses sacs de jute chargés à l'arrière, il ne me reste plus qu'à trouver une place entre Alex et Neil, sur la console centrale et pliée en deux. Pas de souci, c'est pour quelques kilomètres seulement et ça nous fait plaisir de lui donner un coup de main. Neil possède une finca avec une trentaine de vaches dans un vallon et il vient aider à s'installer un jeune couple qui s'occupera de sa finca au quotidien. Ainsi, nous aidons en quelque sorte à un déménagement en plein cœur des montagnes colombiennes. Nous arrivons à un col, notre lieu de déchargement. Le lieu bien nommé "las Ventanas", que nous traduirons par "les fenêtres ouvertes", est battu en permanence par le vent et pris dans les brumes froides.

Déchargement des mules et de leur cargaison de pommes de terre, l'or de ces terres colombiennes

C'est là que vit Irene avec son dernier fils de 4 ans, Leito. Elle y tient une petite tienda et y vend quelques paquets de papas fritas (des chips), des biscuits à se mettre sous la dent et des boissons gazeuses pour ceux qui osent y faire une halte. Elle nous accueille en nous proposant un café chaud dans sa cuisine rudimentaire, un énorme poêle à bois qui fait à la fois office de gazinière et de cheminée. Nous venons tous nous regrouper autour de l'unique source de chaleur tandis que le vent s'engouffre par toutes les failles du bâtiment. Le froid et le vent nous glacent le sang mais le café nous redonne de l'énergie, parfait pour aider à décharger les 14 mules lourdement chargées chacune de 100 kilos de pommes de terre qui arrivent tout juste au col. Elles arrivent justement de la vallée où se trouve la finca de Neil et une fois déchargées, il n'y a plus qu'à les charger à nouveau avec ses sacs à lui.

Sur le chemin des mules

La vie dans les montagnes est rude et s'entraider est une loi naturelle de survie. Irene est déjà en train de réchauffer une soupe qu'elle nous offre bien chaude. Nous allons avoir besoin d'énergie puisque nous avons décidé de descendre avec Neil à sa finca, au rythme du convoi de mules qui connaissent très bien le chemin et filent à grande allure vers leur destination. 30 minutes pour descendre, une heure pour remonter, nous saisissons l'opportunité d'aller nous dégourdir les pattes et de découvrir cette vallée secrète où les routes n'existent pas. Le fait d'être de nouveau en montagne nous permet de vivre pleinement le moment présent et d'apprécier la compagnie de gens simples et courageux. Nous remontons de la finca vers le col venté après avoir aidé à l'étape ultime du déménagement, à savoir le nouveau déchargement des mules. La nuit ne va pas tarder à tomber et le chemin de retour grimpe. A 4000 mètres d'altitude, nos muscles fatigués se font douloureux et notre respiration souffre du manque d'oxygène mais ces ressentis nous rappelle combien nous aimons la montagne. D'ailleurs, nous redescendrons pour prendre le petit déjeuner le lendemain matin à la finca, ça nous fera du bien de reprendre le chemin des mules !

Une invitation à aller se dégourdir les jambes !

Petit déjeuner autour du poêle à bois

Nous arrivons au col, Pépère nous y attend, nous comptons bien y passer la nuit, au chaud à l'intérieur sous notre duvet. Mais Irene et Leito nous attendent aussi. Elle a préparé du riz et des bananes plantains et compte bien nous offrir un bon repas avec le peu qu'elle a, nous qui sommes devenus ses "compagnons" puisque nous avons élu domicile pour la nuit tout près de sa petite maison aux 4 vents, partageant avec elle les dures conditions de vie en montagne. Finalement, alors que nous n'étions que de passage dans ces montagnes, nous sommes embauchés toute une journée chez Neil pour courir la montagne à la recherche de ses 34 vaches normandes, pour les ramener à la finca, les marquer, les vacciner et les traiter contre les parasites, sans oublier de couper au plus court les poils de la queue ! Et apparemment, c'est purement esthétique ! 

C'est parti pour crapahuter pour aller chercher les vaches ! 

 De retour à la finca avec le troupeau au complet

Plus de photos dans notre album 
"Rencontres du Nevado del Ruiz"
 
De retour au col, lorsque nous retrouvons Irene et son Leito, nous accueillons deux nouveaux compagnons au col de Las Ventanas ! Ce sont Daniel et Zahira, 8 et 9 ans, deux autres enfants d'Irene qui arrivent de l'école où ils restent toute la semaine. Ils viennent de faire 3 heures de marche à pied pour venir passer la fin de la semaine avec leur maman et nous nous regroupons de nouveau autour du gros poêle à partager un peu de chaleur et une bonne assiette de riz, tous les six. Pour parfaire notre petite expérience de vachers en Colombie, il ne nous manquait plus qu'une séance de traite ! Irene possède six vaches et tous les matins, elle fait 30 minutes de marche pour les rejoindre dans un vallon vert, au pied du volcan. Elle est heureuse que nous l'accompagnions ce jour-là ainsi que sa fille Zahira alors que la majorité du temps, elle est seule. Seule pour regrouper les vaches, seule pour lutter contre les petits veaux sevrés qui veulent s'échapper de leur enclos pour rejoindre leur mère et se rappeler le bon goût du lait frais maternel, seule pour les traire et charger les lourds bidons de lait sur la mule pour remonter au col... Quand il est temps pour nous de leur dire au revoir, nous quittons le col froid et venté, réchauffés par chacun de ces moments partagés.

En apprentissage !

Après la traite, retour auprès du poêle pour préparer un riche petit déjeuner !

Moments de vie en images dans notre album
 
Les rencontres inoubliables continuent dans cette partie de la Colombie qui sera au final, la région que nous aurons préférée. Nous avons la chance de faire connaissance avec Mauricio Salazar, pilote colombien sur le Dakar et avec ses amis à Manizales. Nous nous retrouvons embarqués dans le déménagement d'Heliana, Angelo, Mafé, Manuel y Felipe à Pereira et Pépère nous aide une fois de plus à donner un coup de main de bon cœur. Le fossé est tellement grand entre notre ressenti négatif de la Colombie et l'intensité de ces rencontres que nous avons du mal à croire que tous ces moments se sont passés dans le même pays. Si un jour nous revenons en Colombie, ce sera uniquement pour retrouver ces personnes à qui nous avons laissé un bout de notre cœur...

Simplement, de grands moments de joie ! Avec Zahira, Leito et Daniel dans le poste de pilotage...

Avec Heliana, Mafé, Angelo et Felipe, devant leur nouvelle maison

Nous voici maintenant en Équateur, la page ne se ferme pas sur la Colombie car nous sommes toujours impliqués dans des démarches administratives suite au vol qui a eu lieu il y a plus de quatre mois maintenant... Il règne dans ce nouveau pays une toute autre ambiance, tellement plus calme et saine et nous sentons qu'il est temps de prendre un nouveau départ, paisible et positif.

 Latitude 0°, ambiance au Volcan Cayambe (5790m)

Nous sommes aujourd'hui à la lagune du Quilotoa, un magnifique lac de cratère. Le nouveau départ aurait pu être plus paisible et positif mais Pépère a décidé de faire des siennes avec la boîte de transfert fendue en deux au moment de reprendre la route... Un nouveau pépin mécanique qui va nous obliger à nous arrêter une semaine ou deux, le temps de trouver les pièces, de les commander, de les faire venir... Nous ne sommes pas si mal à attendre là et se profilent déjà des leçons de cuisine équatorienne avec le cuistot de l'hôtel où nous profitons du wifi et de la douceur du poêle à bois !


A très bientôt !

Les Galopères.

Juillet 2017, Du vert, de l'air et plein d'idées !


De nouveau sur les routes, nous venons de vivre un mois de juillet à l'image des montagnes russes que nous avons prises tout du long sur notre nouvelle boucle colombienne ! Vertigineux, fait de pentes raides à grimper avec persévérance et en courte... Et fait de descentes où les choses roulent toutes seules et nous apparaissent d'une telle évidence ! Notre voyage se calque sur les reliefs de la vie et dès que nous arrivons à la cime, que le ciel se dégage pour dévoiler la vue, nous savons où nous en sommes ! 

 Coucher de soleil sur la ville de Manizales

Reprendre la route nous a permis de prendre l'air de nouveau et il ne manque pas en Colombie, même à 4000 mètres d'altitude ! Un peu d'oxygénation ne fait de mal à personne, surtout quand il s'agit de découvrir de nouveaux horizons, retrouver des copains de passage pour quelques jours et faire de nouvelles rencontres. Sans réel plan sinon celui d'éviter au maximum les routes à péages, nous nous sommes retrouvés embarqués sur des chemins escarpés. Nous nous retrouvons à faire beaucoup plus de kilomètres, au final ce n'est pas si rentable. Mais les paysages de la zone cafetera que nous découvrons sont magnifiques et valent vraiment le détour. Passer des heures à descendre pour rejoindre les rivières, remonter de l'autre côté pour arriver à un petit village construit sur la cime qui ne se trouvait alors qu'à quelques kilomètres à vol d'oiseau, c'est ainsi que nous voyageons dans les montagnes russes colombiennes. Tant que notre réservoir de gazole n'est pas vide, nous avons tout notre temps ! 

 Là où le café prend corps dans les montagnes colombiennes

Au pays des Andes vertes, les hommes ont réussi à travailler la terre où s'épanouissent tant de plantations qui n'ont pas peur des pentes pour donner le meilleur d'elles-mêmes. Ces paysages se dévoilent d'une richesse incroyable, à condition d'avoir les mollets musclés pour aller récolter les produits de la terre. Dans cette zone, les colombiens sont des hommes courageux et travailleurs, sûrement bien différents de ceux qui attendent à l'ombre d'un manguier qu'un fruit leur tombe dans les mains !

Après des heures sur les pistes sans se lasser de monter et de descendre, nous arrivons à Medellín où nous retrouvons le Kool Kouple ! Sylvain, copain de lycée d’Alex, et Nicole sa femme brésilienne, font une halte colombienne d’un mois avant de rentrer définitivement vivre en France. Après avoir apprécié deux soirées passées ensemble dans la capitale, ils ont pris le bus et nous avons pris les pistes pour se retrouver finalement sans difficulté et avec plaisir à Medellín. Une chance qu’ils soient logés dans un hôtel de luxe pour que nous puissions faire rentrer Pépère dans le parking souterrain en dégonflant tous les pneus pour le faire passer. Ils ont au programme quelques photos de mises en situation à faire pour l’hôtel, c’est comme ça qu’ils voyagent à moindre coût, et c’est comme ça que nous avons pu dormir dans la voiture dans le parking comme deux invités clandestins ! Nous n’allions pas nous lancer à une heure tardive dans une opération regonflage pour ensuite devoir faire des kilomètres pour sortir de Medellín et chercher de nuit un coin isolé pour peut-être se reposer un peu. 

 Paisible partie de football dans la "Comuna 13"

Directement dans le parking, sur place, nous en avons profité pour y laisser la voiture toute la journée suivante pour profiter de la ville à pied, sans se soucier de la sécurité de notre compagnon de voyage. Visiter Medellín l’esprit tranquille avec Sylvain et Nicole, des étals colorés du marché à la paisible Comuna 13 qui fut dans le temps l’un des quartiers les plus « chauds » de Colombie et peut-être même du monde… Pour terminer par un tour en « Metrocable », ce transport en commun qui nous rappelle que nous n’avons pas fait de ski depuis longtemps, et qui voyage à travers les collines de Medellín qui ne présentent pas une seule trace de neige pourtant. Ici, c’est le printemps toute l’année, et même si nous allons ensuite gagner les hauteurs de la ville à 3000 mètres d’altitude, loin de l’agitation citadine, ce n’est pas encore cette année que nous allons sortir les skis pour faire quelques courbes ! Sylvain et Nicole sont quant à eux partis rejoindre la côte qu’ils affectionnent plus que nous. Nous avons fait le plein de plages pour des années rien que ces derniers mois entre le Mexique et la Colombie ! Maintenant, nous voulons vraiment nous frotter aux Andes !

 Tous les moyens de transport sont bons à prendre à Medellín

Une ville toute en couleurs qui s'accroche aux reliefs

Avant de se frotter aux Andes, il faut d’abord se frotter aux pentes raides d’Antioquia et en particulier celles de Medellín dont certaines rues n’ont rien à envier à celle que l’on dit la plus raide du monde à San Francisco ! Pour faciliter le transit quand tu arrives d’en bas, tu passes en première et tu passes à gauche, à l’anglaise, là où tu trouves la pente la plus douce. Ce sont les flèches au sol qui te guident et ainsi, tu peux arriver à grimper et croiser en même temps un bus qui arrive sur la voie de droite, sans freiner et d’en haut ! Nous n’étions pas mécontents d’aller ensuite nous mettre au vert, sur les hauteurs de Medellín, au cœur de paysages de bocage Antioqueños et au milieu des vaches à savourer des « tomates de arból », celles qui poussent dans des arbres, fraîchement ramassées ! C’est l’occasion de garder quelques graines pour notre futur jardin, nous verrons bien si le climat conviendra ! 

 A presque 3000 mètres, nous sommes au calme, 1500 mètres au dessus de Medellín

Paysage vert et humide de la cordillère Occidentale

De là, nous décidons de quitter le département d’Antioquia et la cordillère Occidentale pour faire un bond vers le département de Santander et la cordillère Orientale. Ces deux cordillères se réunissent plus au sud pour commencer à former réellement les Andes. Pour le moment, pour passer de l’une à l’autre, nous devons redescendre au niveau de l’énorme fleuve Magdalena et nous retrouvons la chaleur, la sueur et les petites bêtes qui piquent ! Le coin avait bien plu pourtant au fameux Pablo puisque c’est là qu’il avait transformé sa fameuse propriété « africaine » en quartiers pénitenciers d’été !

La photo à faire, en souvenir de ce cher Pablo !

 Entre deux cordillères, temps de la lessive dans le ruisseau

De nouveau en altitude, nous constatons que les villages ne sont plus construits sur les hauteurs bien arrosées, mais plutôt au plus près des rivières, dans les fonds de vallée. D’une cordillère à une autre, le paysage change énormément et la vie qui va avec ! Nous nous arrêtons pour quelques jours à un col avec une vue magnifique sur un canyon profond. Le lieu anime nos réflexions sur l’avenir, en particulier depuis que dans la ville par laquelle nous venons de passer, au moment de faire un demi-tour, il n’a pas fallu 10 secondes à un tordu pour imaginer pouvoir nous voler notre sac de linge sale bien accroché à notre roue de secours. Il a fini avec une bonne inhalation de fumée noire dans les naseaux, à courir derrière un butin imprenable, mais surtout… sale ! Voici un peu plus de 3 mois que nous sommes en Colombie et après un vol dans lequel nous avons perdu des millions de pesos colombiens, une tentative de vol ! 

 Bienvenus dans le département de Santander et la cordillère Orientale

Pour le moment, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire rimer « Amérique du Sud » avec « toujours regarder par dessus son épaule ». La hantise de revivre l’expérience de Valledupar est encore bien présente et nous ne laissons plus rien dans la voiture, voire même nous ne sommes pas toujours tranquilles de laisser la voiture… C’est encore trop frais mine de rien. Mais cela change quand même la donne et nous rappelle combien nous étions chaque jour sereins en Amérique du Nord ou Centrale où « nous ne donnions pas de la papaye », une expression bien colombienne pour dire que nous incitons au vol… 

 Un lieu propice pour avoir les idées claires

Le Canyon de Sogamoso et sa jolie route dans un pays plutôt aride

Notre envie de nous établir au Canada se confirme et beaucoup de choses vont dans ce sens : une plus grande facilité à faire la demande en express de la résidence permanente avant 35 ans, notre budget qui s’amenuise… C’est presque décidé (il y a toujours une place aux possibles !) et nous en sommes très heureux car commencer une nouvelle vie au Canada sera réellement un nouveau voyage en soi. Tant à construire, tant à découvrir et ce grand air nous aide à faire fuser les idées dans nos têtes ! Tandis que nos projets à plus long terme s’affirment, nos projets au jour le jour se créent… au jour le jour ! En particulier depuis que nous sommes en contact avec la Fiscalia, instance judiciaire de Valledupar et que, dans notre droit, nous leur réclamons les vidéos de sécurité du parking du Centre Commercial depuis des semaines. Nous savons très bien ce qu’il est possible d’y voir et nous en avons besoin pour prouver que, depuis le début, le Centre Commercial nie et cherche à cacher les faits pour ne pas prendre ses responsabilités. 

 Comme une envie de s'établir ?

Depuis plus de 2 mois, le policier en charge de notre cas que nous soupçonnons d’avoir été payé par le Centre Commercial pour se taire, devait transmettre les dossiers vidéos à la Fiscalia… Depuis plus de 2 mois, il faisait trainer les choses et comme il nous l’a clairement dit au téléphone avant de se mettre en silence radio et couper toute communication avec nous, il ne voulait pas gêner le Centre Commercial… Bref, nous sommes tombés sur un bon mais il va falloir qu’il s’explique lui aussi car finalement, la Fiscalia a dû être obligée d’ordonner un mandat pour qu’il transmette toutes les preuves et ce, fissa ! Tout ça pour dire que même en ayant repris la route, Colombo reste bien présent dans un coin de nos esprits et attend le moment opportun pour reprendre du service ! 

Nous préférons toujours les petits villages paisibles

Nos efforts et notre patience finissent pas payer et enfin, nous avons de bonnes nouvelles : la Fiscalia a enfin récupéré les vidéos et nous invite à venir les récupérer. 400 kilomètres nous séparent alors de Valledupar et aussi vite que nous pouvons, nous prenons la direction du nord pour que les choses bougent enfin. C’est pour la bonne cause mais franchement, aucun de nous n’a vraiment envie de retourner là-haut. Même Pépère nous en fait une bonne juste avant de regagner le bitume. Les 6 goujons qui maintiennent le demi-arbre à l’arrière se cassent dans le moyeu et le demi-arbre commence à se faire la malle ! Sûrement un mauvais trou de trop sur les « trochas », les pistes colombiennes. Après avoir remplacé un silent-bloc d’amortisseur avec une bonne dose de scotch électrique, nous nous lançons dans une nouvelle réparation rapide à l’aide d’une sangle pour maintenir le demi-arbre en place le temps de rejoindre la ville la plus proche, à plus de 80 kilomètres… A Bucaramanga, la réparation faite ne nous convient pas. Dans l’impossibilité de sortir tous les goujons cassés, ils se sont appliqués à faire de nouveaux trous qui ne sont toutefois pas dans l’axe, il manque les pins qui renforcent le système… Cette réparation n’est pas faite pour durer, il va falloir changer le moyeu. Mais cela tiendra le temps de faire l’aller/retour à Valledupar !

Réparation improvisée qui tiendra le temps qu'il faudra !

Un silent-bloc foutu ? Toujours avoir du scotch électrique, ça fait le job comme on dit dans le nord !

Notre fin de mois de Juillet se termine donc sur une bonne note. Après plus de 3 mois, nous avons le sentiment que notre histoire de vol va prendre une bonne tournure. Il nous faut encore être patients mais aujourd’hui nous avons toutes les preuves de ce que nous avançons sur la malhonnêteté du Centre Commercial dans nos mains. Maintenant que nous sommes revenus vers la capitale, nous terminons toutes les démarches possibles pour obtenir réparation. Sur le chemin du retour de Valledupar, nous pensions trouver un moyeu d’occasion et avons fait appel au réseau de Toyoteros Colombiens. Pas possible d’en trouver un avant de revenir à la capitale, chez Jaime, qui possède des tonnes de pièces d’occasion de Toyota entassées depuis des années. Lui-seul sait exactement où trouver ce qu’il nous faut ! 

 Un stock comme il y en a peu à Bogotá !

Mais la recherche du moyeu nous a amené sur notre route à faire d’excellentes rencontres ! Et nous nous sommes retrouvés embarqués comme passagers dans un groupe de 4x4 composé de copains enthousiastes pour une virée au cœur des reliefs vertigineux du département de Santander. Pépère, quant à lui, restera tranquille avec sa patte fragile ! Et encore une fois, nous nous disons que nos meilleurs souvenirs de Colombie resteront les rencontres que nous avons faites ! Ainsi, l’esprit bientôt tranquille, notre histoire de vol devrait moins ressembler à un disque rayé. La voiture est réparée, nous allons bientôt prendre la route du sud en direction de l’Équateur et déjà dans les plans, des haltes et des colombiens que nous n’oublierons pas !

A très bientôt !

Les Galopères

 De bien jolies pistes colombiennes

 Pas de passage à guet ici, nous prenons le ferry !

Le Canyon de Chicamocha et le souvenir de bons moments partagés

Juin 2017, C'est reparti pour 3 mois au pays des Andes vertes !

Voici déjà 3 mois que nous sommes arrivés en Amérique du Sud et nous ne pouvons pas dire que nous en avons beaucoup vu ! Après 35 jours à Valledupar puis plus d'un mois à Chía, au nord de Bogotá, nous étions impatients de repartir sur les routes colombiennes ! Avant tout nouveau départ, il était important de mettre à jour pas mal de choses, et en particulier remettre Pépère en état de rouler ! C'est ainsi que nous nous étions dirigés le mois dernier vers Chía où Mauricio et Mauro, père et fils, restaurent des séries 4 de Toyota en particulier avec grand soin. Après plus d'un mois chez eux, à dormir dans leur jardin et à vivre en famille avec eux, notre vie à Chía fut bien plus qu'une histoire de réparation mécanique avec la famille Silva ! Du coup, même si le fait d'être immobilisés nous a empêchés de vadrouiller, nous avons vraiment profité de notre temps en Colombie durant ces 3 premiers mois. 

Aujourd'hui, notre Toyota est de nouveau en pleine forme. Le bruit dans le pont arrière n'est plus puisque nous avons changé les 2 roulements fatigués. A la base, une réparation simple mais qui est devenue un peu longue ! Nous avons dû attendre la bague d'écrasement envoyée de France par Gyl d'Euro4x4parts en qui nous avons toute confiance pour recevoir des pièces. En moins de 3 jours le colis était déjà en Colombie ! Après, c'est quand c'est dans les mains de DHL que ça prend plus de temps. Mais ça finit toujours pas arriver ! Puis c'est le tour de l'écrou du pignon d'attaque qu'il faut trouver et heureusement, c'est avec Mauricio et Mauro que nous sommes allés le dénicher dans un quartier de Bogotá où presque tout se trouve. Pas compliqué en Colombie, tout fonctionne par quartier ! Quand on rentre dans le quartier des pièces et réparations mécaniques, il y a des chances à coup sûr de trouver ce que l'on cherche ! 

Cette histoire de pont arrière aurait pu être terminée, mais ce n'était pas le cas 2 semaines après avoir commencé à démonter le nez de pont. Après la bague d'écrasement et l'écrou difficiles à trouver, ce fut le tour de l'huile de pont ! Impossible de trouver de l'huile pour pont à glissement limité sans payer une fortune. On nous avait dit que l'huile n'était pas donnée en Amérique du Sud, nous n'imaginions pas que c'était à ce point ! Nous nous sommes donc résolus à mettre de l'huile normale en attendant de recevoir l'additif importé des États-Unis. Ça nous a permis au moins de bouger la voiture et de se déplacer jusqu'à Bogotá avec un nouveau sentiment de liberté ! C'est fou comme nous pouvons nous sentir vite bloqués quand la voiture ne fonctionne pas !

4ème rencontre des Classiques de Toyota, à Bogotá

De nouveau mobiles, nous étions bien heureux d'accompagner les Silva un dimanche matin pas très loin de chez eux à la 4ème rencontre des Classiques de Toyota. Mauricio et Mauro y présentaient celui qu'ils ont surnommé "El Gris", leur FJ40 rénové avec soin et passion. Forcément Pépère n'est pas passé inaperçu au milieu de la grande famille Toyota et nous avons été invités à le présenter à tous, au milieu de tous les autres. Bien plus jeune que la plupart des Toyotas exposés, une majorité de FJ40 dont le plus vieux date de 1968, son état est quand même moins bon et sa parure "couleur sale" a bien rappelé à tous que notre 61 est en voyage ! La matinée s'est terminée par un passage au micro, nous permettant de raconter un peu ce que nous vivons depuis plus de 3 ans maintenant. Et une nouvelle fois, les colombiens ont exprimé chaleureusement leur désolation par rapport au vol de notre matériel photo à Valledupar.

Nous aimerions bien le garder dans le même état que ceux-là

Entre deux gouttes de pluie, climat de rigueur à Bogotá, Alex a d'ailleurs pu reprendre les portraits de tous ces véhicules dans un état impeccable et ainsi avoir l'occasion de reprendre un nouvel appareil photo en main. Nous avons d'ailleurs "fêté" les 2 mois du vol en passant en direct dans les nouvelles matinales de la télé colombienne, surtout coachés par Cristina, la maman Silva, mais aussi conseillés et épaulés par toute la famille depuis que nous sommes arrivés à Chía. Alors que nous nous sommes de nouveau équipés petit à petit, nos démarches concernant le vol continuent à suivre leur chemin, ça avance plus ou moins bien mais ça avance et encore une fois, tant que ça avance, même tout doucement, nous ne baissons pas les bras ! Et encore une fois, heureusement que les Silva et les employés du garage ont été là car ils nous ont permis de profiter de ce long mois à Chía où nous avons aussi pu penser à autre chose !

 Présentation d'"El Gris" !

Mais il n'était pas encore temps de partir car nous attendait une révision offerte chez Toyota suite à notre passage au micro ! Lunettes de sécurité sur le nez et protection dans les oreilles, nous devenons spectateurs de l'inspection générale de notre Toyota qui les surprend beaucoup au garage. Il faut dire qu'en Colombie, il n'y a pas d'autres comme le nôtre, que ce soit du véhicule de base à la préparation que nous avons faite ! Ils en profitent pour vidanger le moteur puis le pont arrière de nouveau. Autant en profiter puisqu'ils nous le remplissent avec de l'huile pour glissement limité justement ! Nous garderons l'additif pour la prochaine fois ! En faisant la révision, ils nous trouvent une fuite de liquide de frein au niveau du cylindre à l'arrière mais n'ayant pas les pièces, nous le changerons quelques jours plus tard.

 Révision des freins à l'arrière

Les freins... Depuis notre purge du système au Mexique qui nous avait épuisés à durer des jours et des jours, nous n'aimons pas trop y toucher. Une fois le cylindre changé, nous n'avons pas le choix, c'est reparti pour une purge ! Chacun son rôle, Alex pompe et vérifie le niveau et moi je suis sous la voiture, rampant dans la boue d'une vis de purge à une autre. Encore une fois, nous ne serons pas les rois de la purge et après des heures, la pédale ne reste jamais dure et c'est comme si il y avait toujours un peu plus d'air dans le circuit à chaque fois qu'Alex pompe la pédale... Une nouvelle fois, ces freins nous font bouillir et ça ne sert à rien de continuer comme ça ! Mauricio intervient et nous conseille vivement de laisser faire l'expert. Même en sachant faire une purge, l'impasse existe... Alors, sans frein, nous allons jusqu'à chez l'expert qui va lui aussi avoir un peu de mal même après avoir changé les caoutchoucs du maître-cylindre... Mais il arrive quand même au final à nous rendre nos freins au bout de 2 heures ! 

Il commence à nous tarder vraiment de partir sur les routes colombiennes et il ne nous manque qu'un rendez-vous ! Celui avec Kurt qui fait partie de l'Expedition Overland en route pour quelques mois en Amérique du Sud. Nous avions fait envoyer chez Kurt, en Utah, notre nouveau sac photo et le meilleur moyen de le récupérer était de se retrouver sur la route, à Chía particulièrement où ils ont décidé de camper à la Laguna Seca, là même où avait eu lieu le rassemblement Toyota versus Jeeperos un mois auparavant ! Facile, nous connaissons le lieu, ce n'est pas difficile de les y retrouver avec quelques bières. C'est excellent de rencontrer toute l'équipe, et de les voir en fin de soirée le regard vissé sur la carte de leur parcours à venir nous rend encore plus impatients de créer le nôtre en Colombie !

Installation du campement d'Expedition Overland, toutes tentes ouvertes !

Un parcours sérieusement réfléchi en équipe

Mais avant toute chose, nos 3 mois d'autorisation sur le territoire touchent à leur fin, il nous faut demander une prolongation ! Nous affrontons la mauvaise humeur des membres des services de l'immigration colombiens pour au final enfin quitter Bogotá avec un nouveau tampon sur le passeport ! Trop contents de quitter la grande ville, nous prenons la route vers la zone cafetière où c'est là que nous prolongerons l'importation temporaire de notre Toyota dans une ville à taille plus humaine où l'accueil se fait dans la bonne humeur, à Manizales ! Et c'est ainsi que nous pouvons dire "Listos !", prêts pour 3 mois de plus au pays des Andes vertes ! 

 Grimper pour gagner les crêtes avant de redescendre au fond des vallées... Ainsi sont les routes colombiennes !

Ce que nous découvrons alors enfin de la Colombie est magnifique et vertigineux. Nous apercevons même de la neige pour la première fois depuis le Mexique ! Le volcan du Nevado de Ruiz s'est paré d'une petite pellicule blanche avec les précipitations de la nuit et fume de bon matin, du haut de ses 5321 mètres. Assez acclimatés avec plus d'un mois passé à Chía, à plus de 2600 mètres, nous n'avons pas de mal à rejoindre les 4000 mètres pour passer la nuit dans les brumes et au frais. C'est bon de reprendre la route et de se laisser surprendre à chaque virage par des paysages magnifiques. Nous parcourons le nord de la zone cafetière, entre Manizales et Medellín où la route que nous choisissons de prendre ressemble à des montagnes russes. La reprise des photos bat son plein et de nouveaux souvenirs visuels se créent de nouveau dans nos mémoires, humaines et numériques. 

 
Les Frailejones se réveillent dans la brume au lever du soleil
 
 Notre premier géant qui fume en Amérique du Sud !

Nous aurons beaucoup de plaisir à partager tout cela très bientôt !

Hasta pronto !

Les Galopères

Mai 2017, de Valledupar à l'Altiplano Cundiboyacense !

Notre mois d'Avril qui s'était terminé en compagnie de Colombo laisse place à un joli mois de Mai où nous sentons que nous avons aussi bien besoin de penser à autre chose !

Mais avant toute chose, qu'est devenu notre cher Colombo ? Il faut quand même que nous vous racontions mais ce qu'il faut retenir est que nous ne baissons pas les bras ! Avec tous les jours fériés du moi d'Avril, le Centre Commercial a eu tout son temps pour nous faire parvenir une réponse. Durant notre temps d'attente, nous avions demandé maintes et maintes fois à visionner les vidéos avec les responsables de la Sécurité pour pouvoir bien voir tous ensemble qu'une personne rentre dans Pépère pendant 4 minutes. La gérante du magasin nous envoie mine de rien un jour une personne de l'Administration avec la réponse officielle pour nous la faire signer, tout juste quelques minutes avant la rencontre pour un nouveau visionnage avec les responsables de la Sécurité et deux représentants de la Police Judiciaire. 

 Allons retrouver un peu d'air frais sur notre route vers Bogotá !

Malgré les 3 pages du document bien noircies de citations de textes de loi, ça ressemble étrangement au communiqué de presse qui avait été fait quelques jours après le vol, rempli d'erreurs mais surtout niant le fait que quelque chose est visible sur les vidéos. Pour eux qui se lavent les mains, le vol n'a pas pu avoir lieu sur leur parking et le pire dans tout ça est qu'ils osent exprimer dans une réponse officielle que nous avons signé un document disant que nous acceptons les conclusions que rien n'est visible sur les vidéos. Ce document n'existe pas... Nous avons vu une personne s'introduire dans notre Toyota et tout le monde ne veut pas le voir, se protégeant derrière le fait que les vidéos sont de mauvaise qualité. De plus, avant même que la Police puisse lancer une investigation, le Centre Commercial a supprimé les vidéos des galeries marchandes où les voleurs sont restés plus d'une heure avant de revenir aux véhicules...

Toutes les caméras ne marchent pas, aucune d'elle n'a la même heure... Que cache le Centre Commercial en continuant de nier les faits, à savoir qu'une personne s'est introduite chez nous alors que notre Toyota était sur un parking sécurisé avec vigiles et caméras de sécurité ? Les voleurs ne peuvent donc pas être identifiés et ainsi peuvent revenir sans peur ! Nous lançons des procédures auprès de la Grande Instance de Commerce Colombienne, la Superintendencia, nous sommes vraiment remontés et nous sentons du soutien derrière nous. "C'est une honte !" nous dit-on, nous rencontrons des journalistes, pensons que ce scandale va finir par éclater et que le fameux slogan "Guatapurí Plaza, le meilleur lieu pour partager des moments" va pouvoir se transformer en "le meilleur lieu pour partager même ton véhicule" !

 A l'approche de Bogotá, les joies de se retrouver sur l'Altiplano Cundiboyacense, à 3400 mètres !

Nous restons encore quelques temps à Valledupar, fiers de pouvoir soulever de nombreux points graves dans la réponse du Centre Commercial, de recevoir une nouvelle réponse avec toujours autant de points à relever. Nous cherchons les failles, attaquons par de nombreuses questions dérangeantes auxquelles, s'ils répondaient, ce seraient avouer leur culpabilité... Nous sommes très confiants et laissons les procédures faire leur chemin... A nous de reprendre le nôtre, direction Bogotá et en particulier Chía où nous avons bien l'intention de prendre soin du pont arrière de Pépère chez les Silva, père et fils.

Mauricio et Mauro nous ont été recommandés dès notre arrivée en Colombie. et ils ont l'habitude d'accueillir très souvent des voyageurs. Nous n'avons entendu que des éloges sur la qualité de leur travail, en particulier sur les séries 4 qu'ils affectionnent. 3 jours sur les routes, de Valledupar à Chía, en passant par des paysages vertigineux où nous espérons revenir quand nous aurons plus de temps, nous arrivons au bon moment pour nous rendre à la rencontre Toyoteros vs Jeeperos. Mauro et Mauricio y sont très occupés puisqu'ils organisent entre autres cet événement, mais c'est là que nous allons les rencontrer ! 

 Listo ! L'ancre est en place, le câble du treuil déroulé, il n'y a plus qu'à rentrer dans la boue !

Depuis le vol le 5 avril, nous sommes restés bien trop préoccupés pour apprécier nos journées. Les uniques moments où nous arrivions à déconnecter un peu furent ceux partagés avec Mario et sa famille. En arrivant à Chia, sur la piste de la Laguna Seca qui n'a de sec que le nom, nous faisons nos premiers tours de roue dans la boue colombienne bien amoureuse. La compétition consiste pour chaque équipe, Toyoteros, Jeeperos mais aussi Suzuki, de se mettre dans la boue et d'essayer de s'en sortir ! Et c'est là que l'esprit d'équipe prend tout son sens puisque dans ce genre de merdier, personne ne s'en sort tout seul ! Les pieds dans la boue, entre les averses et les rayons de soleil, nous nous régalons du spectacle qui nous tient en haleine, en particulier les Jeeperos qui rentrent puis sortent du bourbier comme s'ils étaient les étoiles d'une chorégraphie bien rodée ! Forcément, ce sont eux qui gagnent, avec un tel esprit d'équipe, ils le méritent bien. 

 Un vrai plaisir de suivre le parcours et de savourer le suspens

Jusqu'au bout, en équipe ! 

Un vrai tas de merde comme on dit !

Tandis que la journée se termine et que Mauricio, père et fils, font la Police avec les récalcitrants qui ne veulent plus sortir de la boue, nous sommes chaleureusement invités chez eux où nous pourrons ouvrir par la suite le pont arrière et faire un état des lieux après plus de 3000 kilomètres de bruit, au 40's Garage

Et pour nous, notre première rencontre avec la boue colombienne amoureuse. 
Nous validons une nouvelle fois nos pneus Cooper Discoverer STT Maxx ! 

15 jours plus tard, nous y sommes toujours et pas besoin de contraintes ! L'accueil colombien, et particulier celui de la famille Silva est mémorable et nous nous sentons tellement bienvenus. Une nouvelle fois, "Mi casa es tu casa" prend tout son sens. Nous vivons heureux et paisible avec cette famille, partageant de très bons moments, à la fois en travaillant sur la voiture qu'en participant aux tâches de la maison. Retrouver un four et une cuisine plus équipée que notre réchaud double feu m'offre de nombreuses opportunités d'élaboration culinaire ! Le carnet de recettes va bien se remplir les prochains mois car en Colombie, nous mangeons très bien ! 

 
 Entre les repas, on travaille quand même chez les Silva ! Christian, avec le sourire

Ouverture du pont arrière pour faire l'inspection des dégâts 

Jorge en profite pour donner un coup de jeune au pare-chocs arrière

Et au pare-chocs avant ! 

Vue de la maison !

C'est ainsi bien entourés que nous continuons nos démarches par rapport au vol, nous aimerions tellement pouvoir sortir "gagnants" de cette mauvaise passe. Malheureusement, personne ne se positionne pour conclure que quelqu'un est bien rentré dans notre voiture, sur le parking sécurisé du Centre Commercial de Guatapurí. Même la Police Judiciaire qui a transmis le bébé à la Fiscalia, en charge des dépôts de plainte, ne veut pas affirmer que l'on voir pénétrer quelqu'un chez nous... Eux veulent juste retrouver les voleurs qu'ils ne retrouveront pas puisque les vidéos de surveillance ont été supprimées... Les journalistes rencontrés n'auront rien écrit au final dans les journaux de Valledupar, nous sommes maintenant seuls... 

Il y a des jours où nous sentons que nos bras se baissent un peu mais il nous reste encore des démarches qui pourraient déboucher sur quelque chose. En particulier tout ce qui est en lien avec les fautes commises par le Centre Commercial à notre égard. Certains policiers ont parlé de destructions de preuves en parlant des vidéos effacées... Quant à affirmer que nous avons signé un document qui n'existe pas, ça ne passera pas. Dans cette histoire au final, nous aurons tout fait, tout ce qui est possible et c'est ça le plus important ! 

Pour la suite en Colombie ? Nous y serons jusqu'en Août, c'est tout ce que nous savons pour le moment, ainsi que les belles rencontres colombiennes risquent d'être très nombreuses sur notre route ! 

Ah oui ! Bonne nouvelle pour finir, nous avons oublié de vous dire pour le bruit dans le pont arrière ?! Ce n'était que deux roulements fatigués ! Et très bientôt, nous aurons un nouvel appareil photo !

Hasta luego !

Les Galopères.