Juillet 2017, Du vert, de l'air et plein d'idées !


De nouveau sur les routes, nous venons de vivre un mois de juillet à l'image des montagnes russes que nous avons prises tout du long sur notre nouvelle boucle colombienne ! Vertigineux, fait de pentes raides à grimper avec persévérance et en courte... Et fait de descentes où les choses roulent toutes seules et nous apparaissent d'une telle évidence ! Notre voyage se calque sur les reliefs de la vie et dès que nous arrivons à la cime, que le ciel se dégage pour dévoiler la vue, nous savons où nous en sommes ! 

 Coucher de soleil sur la ville de Manizales

Reprendre la route nous a permis de prendre l'air de nouveau et il ne manque pas en Colombie, même à 4000 mètres d'altitude ! Un peu d'oxygénation ne fait de mal à personne, surtout quand il s'agit de découvrir de nouveaux horizons, retrouver des copains de passage pour quelques jours et faire de nouvelles rencontres. Sans réel plan sinon celui d'éviter au maximum les routes à péages, nous nous sommes retrouvés embarqués sur des chemins escarpés. Nous nous retrouvons à faire beaucoup plus de kilomètres, au final ce n'est pas si rentable. Mais les paysages de la zone cafetera que nous découvrons sont magnifiques et valent vraiment le détour. Passer des heures à descendre pour rejoindre les rivières, remonter de l'autre côté pour arriver à un petit village construit sur la cime qui ne se trouvait alors qu'à quelques kilomètres à vol d'oiseau, c'est ainsi que nous voyageons dans les montagnes russes colombiennes. Tant que notre réservoir de gazole n'est pas vide, nous avons tout notre temps ! 

 Là où le café prend corps dans les montagnes colombiennes

Au pays des Andes vertes, les hommes ont réussi à travailler la terre où s'épanouissent tant de plantations qui n'ont pas peur des pentes pour donner le meilleur d'elles-mêmes. Ces paysages se dévoilent d'une richesse incroyable, à condition d'avoir les mollets musclés pour aller récolter les produits de la terre. Dans cette zone, les colombiens sont des hommes courageux et travailleurs, sûrement bien différents de ceux qui attendent à l'ombre d'un manguier qu'un fruit leur tombe dans les mains !

Après des heures sur les pistes sans se lasser de monter et de descendre, nous arrivons à Medellín où nous retrouvons le Kool Kouple ! Sylvain, copain de lycée d’Alex, et Nicole sa femme brésilienne, font une halte colombienne d’un mois avant de rentrer définitivement vivre en France. Après avoir apprécié deux soirées passées ensemble dans la capitale, ils ont pris le bus et nous avons pris les pistes pour se retrouver finalement sans difficulté et avec plaisir à Medellín. Une chance qu’ils soient logés dans un hôtel de luxe pour que nous puissions faire rentrer Pépère dans le parking souterrain en dégonflant tous les pneus pour le faire passer. Ils ont au programme quelques photos de mises en situation à faire pour l’hôtel, c’est comme ça qu’ils voyagent à moindre coût, et c’est comme ça que nous avons pu dormir dans la voiture dans le parking comme deux invités clandestins ! Nous n’allions pas nous lancer à une heure tardive dans une opération regonflage pour ensuite devoir faire des kilomètres pour sortir de Medellín et chercher de nuit un coin isolé pour peut-être se reposer un peu. 

 Paisible partie de football dans la "Comuna 13"

Directement dans le parking, sur place, nous en avons profité pour y laisser la voiture toute la journée suivante pour profiter de la ville à pied, sans se soucier de la sécurité de notre compagnon de voyage. Visiter Medellín l’esprit tranquille avec Sylvain et Nicole, des étals colorés du marché à la paisible Comuna 13 qui fut dans le temps l’un des quartiers les plus « chauds » de Colombie et peut-être même du monde… Pour terminer par un tour en « Metrocable », ce transport en commun qui nous rappelle que nous n’avons pas fait de ski depuis longtemps, et qui voyage à travers les collines de Medellín qui ne présentent pas une seule trace de neige pourtant. Ici, c’est le printemps toute l’année, et même si nous allons ensuite gagner les hauteurs de la ville à 3000 mètres d’altitude, loin de l’agitation citadine, ce n’est pas encore cette année que nous allons sortir les skis pour faire quelques courbes ! Sylvain et Nicole sont quant à eux partis rejoindre la côte qu’ils affectionnent plus que nous. Nous avons fait le plein de plages pour des années rien que ces derniers mois entre le Mexique et la Colombie ! Maintenant, nous voulons vraiment nous frotter aux Andes !

 Tous les moyens de transport sont bons à prendre à Medellín

Une ville toute en couleurs qui s'accroche aux reliefs

Avant de se frotter aux Andes, il faut d’abord se frotter aux pentes raides d’Antioquia et en particulier celles de Medellín dont certaines rues n’ont rien à envier à celle que l’on dit la plus raide du monde à San Francisco ! Pour faciliter le transit quand tu arrives d’en bas, tu passes en première et tu passes à gauche, à l’anglaise, là où tu trouves la pente la plus douce. Ce sont les flèches au sol qui te guident et ainsi, tu peux arriver à grimper et croiser en même temps un bus qui arrive sur la voie de droite, sans freiner et d’en haut ! Nous n’étions pas mécontents d’aller ensuite nous mettre au vert, sur les hauteurs de Medellín, au cœur de paysages de bocage Antioqueños et au milieu des vaches à savourer des « tomates de arból », celles qui poussent dans des arbres, fraîchement ramassées ! C’est l’occasion de garder quelques graines pour notre futur jardin, nous verrons bien si le climat conviendra ! 

 A presque 3000 mètres, nous sommes au calme, 1500 mètres au dessus de Medellín

Paysage vert et humide de la cordillère Occidentale

De là, nous décidons de quitter le département d’Antioquia et la cordillère Occidentale pour faire un bond vers le département de Santander et la cordillère Orientale. Ces deux cordillères se réunissent plus au sud pour commencer à former réellement les Andes. Pour le moment, pour passer de l’une à l’autre, nous devons redescendre au niveau de l’énorme fleuve Magdalena et nous retrouvons la chaleur, la sueur et les petites bêtes qui piquent ! Le coin avait bien plu pourtant au fameux Pablo puisque c’est là qu’il avait transformé sa fameuse propriété « africaine » en quartiers pénitenciers d’été !

La photo à faire, en souvenir de ce cher Pablo !

 Entre deux cordillères, temps de la lessive dans le ruisseau

De nouveau en altitude, nous constatons que les villages ne sont plus construits sur les hauteurs bien arrosées, mais plutôt au plus près des rivières, dans les fonds de vallée. D’une cordillère à une autre, le paysage change énormément et la vie qui va avec ! Nous nous arrêtons pour quelques jours à un col avec une vue magnifique sur un canyon profond. Le lieu anime nos réflexions sur l’avenir, en particulier depuis que dans la ville par laquelle nous venons de passer, au moment de faire un demi-tour, il n’a pas fallu 10 secondes à un tordu pour imaginer pouvoir nous voler notre sac de linge sale bien accroché à notre roue de secours. Il a fini avec une bonne inhalation de fumée noire dans les naseaux, à courir derrière un butin imprenable, mais surtout… sale ! Voici un peu plus de 3 mois que nous sommes en Colombie et après un vol dans lequel nous avons perdu des millions de pesos colombiens, une tentative de vol ! 

 Bienvenus dans le département de Santander et la cordillère Orientale

Pour le moment, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire rimer « Amérique du Sud » avec « toujours regarder par dessus son épaule ». La hantise de revivre l’expérience de Valledupar est encore bien présente et nous ne laissons plus rien dans la voiture, voire même nous ne sommes pas toujours tranquilles de laisser la voiture… C’est encore trop frais mine de rien. Mais cela change quand même la donne et nous rappelle combien nous étions chaque jour sereins en Amérique du Nord ou Centrale où « nous ne donnions pas de la papaye », une expression bien colombienne pour dire que nous incitons au vol… 

 Un lieu propice pour avoir les idées claires

Le Canyon de Sogamoso et sa jolie route dans un pays plutôt aride

Notre envie de nous établir au Canada se confirme et beaucoup de choses vont dans ce sens : une plus grande facilité à faire la demande en express de la résidence permanente avant 35 ans, notre budget qui s’amenuise… C’est presque décidé (il y a toujours une place aux possibles !) et nous en sommes très heureux car commencer une nouvelle vie au Canada sera réellement un nouveau voyage en soi. Tant à construire, tant à découvrir et ce grand air nous aide à faire fuser les idées dans nos têtes ! Tandis que nos projets à plus long terme s’affirment, nos projets au jour le jour se créent… au jour le jour ! En particulier depuis que nous sommes en contact avec la Fiscalia, instance judiciaire de Valledupar et que, dans notre droit, nous leur réclamons les vidéos de sécurité du parking du Centre Commercial depuis des semaines. Nous savons très bien ce qu’il est possible d’y voir et nous en avons besoin pour prouver que, depuis le début, le Centre Commercial nie et cherche à cacher les faits pour ne pas prendre ses responsabilités. 

 Comme une envie de s'établir ?

Depuis plus de 2 mois, le policier en charge de notre cas que nous soupçonnons d’avoir été payé par le Centre Commercial pour se taire, devait transmettre les dossiers vidéos à la Fiscalia… Depuis plus de 2 mois, il faisait trainer les choses et comme il nous l’a clairement dit au téléphone avant de se mettre en silence radio et couper toute communication avec nous, il ne voulait pas gêner le Centre Commercial… Bref, nous sommes tombés sur un bon mais il va falloir qu’il s’explique lui aussi car finalement, la Fiscalia a dû être obligée d’ordonner un mandat pour qu’il transmette toutes les preuves et ce, fissa ! Tout ça pour dire que même en ayant repris la route, Colombo reste bien présent dans un coin de nos esprits et attend le moment opportun pour reprendre du service ! 

Nous préférons toujours les petits villages paisibles

Nos efforts et notre patience finissent pas payer et enfin, nous avons de bonnes nouvelles : la Fiscalia a enfin récupéré les vidéos et nous invite à venir les récupérer. 400 kilomètres nous séparent alors de Valledupar et aussi vite que nous pouvons, nous prenons la direction du nord pour que les choses bougent enfin. C’est pour la bonne cause mais franchement, aucun de nous n’a vraiment envie de retourner là-haut. Même Pépère nous en fait une bonne juste avant de regagner le bitume. Les 6 goujons qui maintiennent le demi-arbre à l’arrière se cassent dans le moyeu et le demi-arbre commence à se faire la malle ! Sûrement un mauvais trou de trop sur les « trochas », les pistes colombiennes. Après avoir remplacé un silent-bloc d’amortisseur avec une bonne dose de scotch électrique, nous nous lançons dans une nouvelle réparation rapide à l’aide d’une sangle pour maintenir le demi-arbre en place le temps de rejoindre la ville la plus proche, à plus de 80 kilomètres… A Bucaramanga, la réparation faite ne nous convient pas. Dans l’impossibilité de sortir tous les goujons cassés, ils se sont appliqués à faire de nouveaux trous qui ne sont toutefois pas dans l’axe, il manque les pins qui renforcent le système… Cette réparation n’est pas faite pour durer, il va falloir changer le moyeu. Mais cela tiendra le temps de faire l’aller/retour à Valledupar !

Réparation improvisée qui tiendra le temps qu'il faudra !

Un silent-bloc foutu ? Toujours avoir du scotch électrique, ça fait le job comme on dit dans le nord !

Notre fin de mois de Juillet se termine donc sur une bonne note. Après plus de 3 mois, nous avons le sentiment que notre histoire de vol va prendre une bonne tournure. Il nous faut encore être patients mais aujourd’hui nous avons toutes les preuves de ce que nous avançons sur la malhonnêteté du Centre Commercial dans nos mains. Maintenant que nous sommes revenus vers la capitale, nous terminons toutes les démarches possibles pour obtenir réparation. Sur le chemin du retour de Valledupar, nous pensions trouver un moyeu d’occasion et avons fait appel au réseau de Toyoteros Colombiens. Pas possible d’en trouver un avant de revenir à la capitale, chez Jaime, qui possède des tonnes de pièces d’occasion de Toyota entassées depuis des années. Lui-seul sait exactement où trouver ce qu’il nous faut ! 

 Un stock comme il y en a peu à Bogotá !

Mais la recherche du moyeu nous a amené sur notre route à faire d’excellentes rencontres ! Et nous nous sommes retrouvés embarqués comme passagers dans un groupe de 4x4 composé de copains enthousiastes pour une virée au cœur des reliefs vertigineux du département de Santander. Pépère, quant à lui, restera tranquille avec sa patte fragile ! Et encore une fois, nous nous disons que nos meilleurs souvenirs de Colombie resteront les rencontres que nous avons faites ! Ainsi, l’esprit bientôt tranquille, notre histoire de vol devrait moins ressembler à un disque rayé. La voiture est réparée, nous allons bientôt prendre la route du sud en direction de l’Équateur et déjà dans les plans, des haltes et des colombiens que nous n’oublierons pas !

A très bientôt !

Les Galopères

 De bien jolies pistes colombiennes

 Pas de passage à guet ici, nous prenons le ferry !

Le Canyon de Chicamocha et le souvenir de bons moments partagés